"Bonne arrivée"
L'avion arrivé tout juste en provenance de France, perce les nuages orageux recouvrant la capitale du Burkina Faso. Le pilote annonce l'arrivée à Ouagadougou. Je me penche sur ma droite pour observer mon nouveau pays d'accueil. Faute d'observer, je me contente de distinguer. En effet, la première impression qui me vient à l'esprit est la noirceur (je vous vois venir, ça va, je sais c'est le continent noir...). Il y a très peu d'éclairage public, 2 voir 3 rues sont allumées. Je ne me rends pas compte que je vais atterrir dans une des grandes capitales africaines. Quelques phares, de 2 roues surtout, se déplacent furtivement. Une fois le premier pas effectué sur le sol africain, je me dirige vers le champ de batailles pour récupérer mes bagages. « L'aéroport est en travaux », voilà ce qui a été annoncé. En fait, je me retrouve dans une salle de taille moyenne en ciment. Une longue estrade est posée par terre, d'un côté se trouve deux policiers se chargeant de surveiller la masse en furie des voyageurs se trouvant de l'autre côté. Une première charrette arrive, elle remplie d'une montagne de bagages superposés. Les valises sont posées sur l'estrade. Le temps de vider l'estrade et la charrette qu'une autre arrive. Ayant récupérer tant bien que mal mes 2 malheureux sacs, je tente maintenant de trouver le Recteur du Grand Séminaire de Koumi qui doit venir me chercher. Il me voit et vient me saluer chaleureusement et me souhaite une « bonne arrivée ». Nous prenons la direction de sa voiture, un homme fend la foule. Il passe sous les barrières et me sers la main pour me souhaiter une « bonne arrivée ». (ma foi, OK copain).
Après avoir mangé avec le Recteur dans le Grand Séminaire de Ouagadougou, je prends la direction de ma chambre pour la nuit. Je vais aux toilettes rejoindre une grenouille et une blatte pour faire pipi en groupe (c'est plus sympa). La première nuit sous une moustiquaire fut quelque peu mouvementée, j'ai pu dormir avec comme berceuse le chant du muezzin plus quelques bruits suspects. Au matin, les poules et les coqs se chargent de me réveiller.
Après quelques courses et affaires à Ouagadougou nous prenons la grande route reliant capitale et Bobo-Dioulasso. La première partie du chemin est un vrai test de concentration pour le conducteur, il faut zigzaguer entre les nids de poules tout en essayant d'éviter les vélos, les mobylettes ainsi que les charrettes de bois poussées par les ânes. Lorsqu'on ne peut pas éviter les trous il faut choisir le moins profond, tout ça en n'oubliant pas de doubler les minibus pleins à craquer. La route est vraiment pourrie à cause des pluies qui se sont abattues sur le pays ces dernières semaines. Je suis très surpris par les paysages plats mais surtout verts. Il y a des arbres à perte de vue. Nous faisons une première halte à Boromo. Premier poulet braisé consommé, ainsi que des gâteaux au sésame vendus par des petites filles visiblement soucieuses pour ma santé : « il faut prendre des vitamines hein ! Tu peux pas refuser des vitamines ! »
Après Boromo, la route fait figure de billard. Le goudron est parfait, pleins gaz sur Koumi. Hein ? Ah non... ok ma foi, arrêtons nous à Dano! Je garde un excellent souvenir. Ce fut mon premier contact avec la population rurale du Burkina. J'ai pu constater qu'être blanc, c'est quand même sacrément la classe ! Les enfants sont très impressionnés au premier abord, puis une fois la crainte passée ils sont fiers de serrer la main au toubab.
Après avoir traversé Bobo, une fois la nuit tombée, nous sommes arrivés au Grand Séminaire. J'écrirai un billet sur le Séminaire en tant que tel prochainement pour vous présenter le tout.
A très vite !