Voyage Partie 3
En mode passage de frontière roots, ça marche pas tout le temps
Après une heure de zem sur une route défoncée, nous arrivons à la frontière ghanéenne de Kpadapé. Quelques jours auparavant, nous avions essayé de faire nos visas à l'ambassade du Ghana au Burkina Faso mais le nombre de documents demandés et le temps nous forcèrent à tenter notre chance sur place. Je peux travailler mon anglais quelques minutes en tentant de négocier une entrée. Ce n'est pas possible, ils n'ont pas les tampons pour les visas de plus de deux jours. On nous propose de tenter à la frontière qui se trouve à Lomé mais ce n'est pas sûr que le visa nous soit délivré. Dernière proposition : pour seulement 240 $, on attend le commandant qui n'est pas sûr de venir et ils nous escortent jusqu'à la frontière de Lomé et le commandant tente une négociation. 240 $ c'est 2 mois de salaire de coopérants...
Déçus mais pas abattus, nous prenons la route pour Lomé dans un taxi brousse. Je me retrouve écrasé par une énorme togolaise qui passera son voyage à dormir avec une main sur mon épaule et à manger 6 grosses brochettes d'escargots. Nous retentons donc notre chance à la frontière d'Aného, cependant cela s'avèrera tout aussi infructueux. Il faut se rendre à l'évidence, le Ghana ne veut pas de touristes. Nous passons donc au plan B et nous traversons le Togo puis le Bénin jusqu'à Cotonou en enchainant taxi brousses sur taxi brousses. Cette fois-ci je me retrouve à côté d'une jeune glousseuse fière de croquer des os de porc.
En mode à la recherche d'un hôtel
A notre arrivée, nous demandons à un zem de nous emmener à la « pension des familles », pas de problèmes il nous arrête à la « pension des isis ». C'est presque ça copain, encore un petit effort. Devant notre incrédulité, il prend la direction d'une autre pension. Après s'être de nouveau trompé, il nous laisse au bord de la route nous annonçant un prix qui nous laisse bouche bée. Nous négocions pendant un bon quart d'heure puis, perclus de fatigue, nous cédons en payant la moitié. Changeant d'idée (aidés par l'aspect glauque de l'hôtel) nous voilà repartis à la direction d'une nouvelle adresse. Manque de chance, celle-ci n'existe plus. Heureusement, nous trouvons refuge dans un charmant hôtel. Pour nous récompenser de cette laborieuse journée où nous avons tout de même traversés 2 pays, nous nous retrouvons autour de 2 pizzas et cocktails bien frappés.
En mode fastfood et kebab à volonté
Après avoir passé une journée plutôt tranquille à Cotonou où nous avons mangé hamburgers et kebabs, nous prenons la direction de Ganvié. C'est un village sur pilotis donc nous nous y rendons en pirogue. Nous avons à peine le temps de le découvrir que nous sommes déjà de retour sur la terre ferme. Nous repartons frustrés car nous n'avons rien appris de plus que ce qu'il y avait écrit dan notre guide. A 5000 FCFA la visite, c'est un attrape-touriste. Pour nous réconforter, nous nous goinfrons d'hamburger, poulet-frit et glaces dans un des nombreux fastfoods de Cotonou.
En mode classieux
L'après-midi sera flemmarde, nous flânons dans une librairie pour apercevoir les unes des journaux, magazines et revues peoples occidentaux. Soirée chic au Sorrento, « seul vrai restaurant italien de Cotonou », où nous découvrons deux hommes d'affaires sirotant leur whisky en fumant leurs cigares. J'aurais peut être dû faire un effort vestimentaire... Nos papilles se ravissent de magrets de canard au miel et lasagnes al forno. N'oublions surtout pas le moelleux au cœur fondant et les redoutables profiteroles au chocolat.
En mode retour à l'authentique
Journée à la capitale, Porto-Novo, où à peine arrivés nous apprécions l'architecture coloniale et le calme reposant des rues. Le musée nous fait découvrir le cycle de la vie selon les différentes ethnies béninoises. Nous partons à la recherche d'une pirogue pour visiter Aguégués, un autre village lacustre. Ayant été déçu par Ganvié, nous fondons de gros espoir sur cette visite. Nous faisons la rencontre de l'association Iroko tour et de notre guide Antoine. Nous sommes très vite enchantés par ce village sur pilotis beaucoup moins touristique que Ganvié. Nous pouvons voir la vie des différents quartiers et le marché sur l'eau.
En mode la malédiction du zem Part.2
Retour dans l'effervescence de Cotonou pour tester un restaurant chinois. En route, Amandine me perd une nouvelle fois. Je me suis retrouvé en panne sèche en plein milieu d'un boulevard. À la fin de soirée, nous rentrons une nouvelle fois en zem. Encore un mauvais choix pour moi, je me retrouve pour la seconde fois en panne sèche.
En mode gros barbare
Nous migrons vers le nord et le royaume du Dahomey aux rois cruels. Les constructions d'Abomey sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Nous visitons le musée situé dans le palais d'un ancien roi où certains murs sont composés entre autres de sang humain. Les rois Dahomey étaient particulièrement barbares et n'hésitaient pas, par exemple, à vendre des esclaves aux occidentaux. Ils avaient également une unité spéciale que vous connaissez sûrement de nom : les amazones. Elles étaient très cruelles et devaient revenir du combat avec une tête d'un ennemi sinon elles devaient se donner la mort. Nous nous rendons compte assez rapidement qu'Abomey est une cité remplie d'artisans et de sites touristiques bien conservés. Cela nous amène à l'office de tourisme où nous prenons un guide pour découvrir les nombreux forts de la ville.
Le lendemain, durant le tour, l'origine du nom de la ville et du royaume du Dahomey se dévoile à nous. Tout cela a été construit « dans le ventre de Dan » car le roi Dan était provoqué par un homme de la cour qui lui demandait du terrain pour construire sa demeure. Le Dan ça l’énervait d’entendre toujours le type demander du terrain donc il lui a dit : « c’est quoi ton problème ? Tu veux construire dans mon ventre ou quoi ? ». L’autre type l’a mal pris et l’a éventré avant de construire dedans sa case. Réaction quelque peu excessive je vous l’accorde…
Dernière découverte, le mémorial pour les allemands et belges. Lorsque les batailles faisaient rage entre les autochtones et les français, le roi reçu en cadeau un canon ultrasophistiqué. Personne ne sachant l'utiliser, il reçu la visite de 2 allemands et d'un belge qui proposèrent leur service en tant que mercenaires. Ils utilisèrent le canon pendant une bataille. Les français ne comprenant pas comment ces indigènes pouvaient savoir comment fonctionne un tel appareil se mirent à observer au loin. Ils repérèrent des noirs avec des cheveux blonds et fins. Ils les capturèrent et les décapitèrent. Euh c'est qui qui a oublié de se teindre les cheveux ?
En mode ça sert à quoi de réserver alors ?
Retour à Cotonou pour prendre possession de notre chambre préalablement réservée dans notre charmant hôtel. Arrivés à 19h, nous sommes exténués et nous avons le plaisir d'être informés que notre chambre a été donnée et que rien d'autre n'est disponible. Désespérés, à la rue avec pour seule amie une vieille chinoise qui nous demande de l'argent en anglais, nous finissons par trouver de l'aide dans un autre hôtel. Un mec sympa nous oriente vers un centre d'hébergement qui propose des chambres pour notre modeste budget.
En mode maquis dansant dans le bus
Vendredi, nous sommes dans le bus de retour au Burkina à la sortie de Cotonou. La musique retentit fort partout, personne ne semble gêné par les chansons à texte d’Alpha Blondy : « protège ton vuvuzela avant de faire waka waka ». Nous demandons par 2 fois à baisser la musique, on nous répond positivement plusieurs fois mais sans résultats concrets. Nous devons nous résoudre à voyager musicalement.
Nous arrivons finalement à Ouagadougou samedi en cours de journée. Nous nous répartissons les différents souvenirs achetés en cours de voyage.
Me revoilà à Koumi pour une petite semaine.
Merci à Amandine pour son aide dans la rédaction.