Bénin

Publié le par dcc-koumique-de-situation.over-blog.com

Me revoilà, me revoilà chers lecteurs. Non, on ne m’a pas viré pour hérésie. Non, je ne suis pas mort étouffé sous une étagère de la bibliothèque. J’ai juste reçu quelques visites que je vais vous conter.

 


La première visite fut ma grande sœur Aurélie et son copain Bertrand. Ils sont venus découvrir le Burkina pendant une semaine après un bref passage à Koumi. Ils ont pu passer une petite soirée parmi nous. Gros coup de chance (ou pas de bol), cette soirée coïncidait avec la venue des prêtres nouvellement ordonnés. Donc une soirée avait été organisée pour ces néo-prêtres qui finissaient leur formation à Koumi l’an dernier. Une incroyable flopée de chant religieux, poèmes et pièces de théâtre se sont succédés sur scène. Les faits marquants resteront ces 4 étudiants s’improvisant rappeurs et enchaînant des rimes élaborées du style : « il n’y a plus de repère sur notre terre mère » Wow la claque lyricale ! Après cette soirée vous comprendrez pourquoi les visites se font courtes à Koumi.


Une semaine après j’ai rejoint le couple de visiteurs à Ouaga, point de départ pour une excursion au Bénin. Nous voilà embarqués dans un 4X4 conduit par Ali. La route est longue jusqu’à la frontière où les formalités sont beaucoup plus simples qu’au Mali. Après une petite négociation, nous obtenons un visa pour 4 jours de 5000 FCFA par personne. Nous redémarrons, un médecin vient nous demander nos certificats de vaccination. Il insiste pour obtenir celui d’Ali, ce dernier l’informe qu’il ne l’a pas. Docteur douanier lui demande de descendre pour effectuer un vaccin payant évidemment. 5 minutes plus tard, Ali revient. Il a vacciné le médecin et obtenu 20 000 FCFA. Bon c’est pas vrai mais il s’en est quand même sorti sans piqûre et sans perte d’argent.


Nous arrivons en soirée à l’entrée du parc de la Pendjari. Nous allons y passer 2 jours à traquer les animaux sauvages. Un guide du parc s’occupera de nous avec Ali. Nous faisons notre entrée, l’œil aux aguets. L’agitation est à son maximum. Dans la voiture… Dehors rien à signaler, même pas une souris. « Nous sommes dans la zone de chasse ». Pas con les animaux…

On nous explique le fonctionnement de la chasse. Prenons l’exemple de John « crazy hunter » Smith, texan qui a un ranch mais bon c’est pas drôle de chasser ses propres bêtes. Donc il aime bien passer ses vacances en Afrique pour exploser la cervelle de n’importe quel animal de la savane. John doit payer un droit d’entrée, un permis de chasse, des nuits dans un hôtel du parc, un billet d’avion aller-retour, sans oublier également des munitions pour ses fusils et pistolets fétiches achetés chez Wall Mart. Arrivé à la Pendjari, notre « chasseur fou » a le droit de tuer n’importe quel animal hormis le guépard. Pour le lion, une règle a été mise en place. Tous les chasseurs réunis ont le droit de tuer un seul lion par an. Cette année un enfoiré de soviétique, magnat du gaz, a achevé le roi de la jungle à coup de kalachnikov. John doit donc se concentrer sur les buffles, les phacochères et autres kobs de buffon. Entre nous un kob c’est la honte, il y en a tellement que même un manchot aveugle cul-de-jatte arriverait à en faire son dîner.  Nous avons appris que la veille, John avait abattu un buffle. Il a donc dû payer 1 500 000 FCFA au parc et la viande a été distribuée aux villages alentours. John devra se contenter d’un petit steak pour la soirée. Par contre, il emportera la tête de buffle qu’il affichera fièrement au dessus de sa cheminée.

 

A peine arrivés dans la zone de non-chasse, nous nous trouvons au milieu d’une kob party. Tous les animaux de la savane dansent sur du Black Eyed Peas en sirotant des cocktails préparés par des bar-babouins. Je me dirige dans le quartier VIP pour discuter avec une magnifique lionne mais le buffle à l’entrée me signifie qu’il faut que je m’achète de nouveaux sabots..

Aaaaaaaaaah on dort bien dans cet hôtel. Je me réveille au milieu d’une petite case aménagée. L’hôtel se trouve au milieu du parc. Nous sortons en 4X4 très tôt sur les pistes pour essayer d’apercevoir les animaux en train de se brosser les dents. Le guide nous a prévenus s’est quasiment impossible de voir des guépards, ils ne sont même pas recensés. Pour les lions, c’est une question de chance. Après 10 minutes de pistes nous apercevons des babouins en train de jouer. Ensuite, un peu plus loin nous voyons un couple d’éléphants en train de se fabriquer des cure-dents avec des cocotiers. Nous décidons de monter sur le toit pour la suite du voyage. Nous roulons un peu et nous apercevons une lionne dans la brousse. Nous demandons au conducteur de stopper la voiture. Nous observons et photographions l’animal tout excités par ce coup du sort.

« A votre gauche, une lionne », notre guide local n’était pas très réactif…


Nous poursuivons notre route déjà satisfait de notre journée. Nous passons à côté d’un lac, je regarde sur le côté de la piste et repère 3 lionnes se promenant calmement. Nous stoppons la voiture. La chance est bel et bien de notre côté car ces lionnes traversent la piste à 10 mètres de notre voiture. Deux d’entre elles se permettent même de poser pour nous. Elles nous regardent calmement et continuent ensuite leur chemin. Pour finir, elles jouent ensemble et se bagarrent dans les herbes. C’est là qu’on regrette d’avoir un petit appareil photo.

Nous apercevons ensuite quelques éléphants, des buffles et des kobs bien sûr. Nous voyons encore une lionne tapie dans l’herbe, la voiture est arrêtée. Nous continuons à immortaliser cet instant. « A votre droite, un phacochère…………………. Ah non, une lionne », ah ben merci on l’avait pas vu !


On continue la route, une famille d’éléphants se promène paisiblement. Nous allons plus loin, nous voyons deux voitures stoppées, nous nous garons à côté et demandons aux touristes ce qu’ils regardent. « un lion !! un lion !! c’est superbe regardez ! »  « pouah comment c’est nul ! nous on en a vu 5 déjà et ils étaient pas à 100 mètres comme le vôtre. Allez on vous laisse les débutants… »

La suite de la journée sera moins fructueuse mais toujours ponctuée par des apparitions de divers animaux. De retour au bar de l’hôtel, on éprouve une certaine satisfaction perverse à écouter au loin Jean-Marc alias J-M, parisien, cheveux ébouriffés, mal rasé, équipé d’un appareil photo de la taille d’une rompe d’éléphant. Il raconte dégouté qu’il n’a réussi à prendre en photo qu’une fourmi.

Le lendemain la journée est surtout marquée par le spectacle auquel nous assistons. Une baston de mâle kob. Ils se frappent à coups de cornes devant la femelle qui attend patiemment pour savoir lequel des deux l’amènera voir la prochaine comédie romantique de Hugh Grant. Nous avons également pu voir quelques hippopotames et crocodiles se baignant dans un lac du parc.


Nous repartons le lendemain en direction du pays Somba pour des visites. Sur la piste, nous croisons un autre 4X4. Le chauffeur nous apprend qu’ils viennent de voir 3 lions, ils nous conseillent d’y aller mais d’attendre quelques instants. Nos guides nous disent que ce chauffeur aime bien exciter les lions. Nous y allons tout de même immédiatement pour essayer de les voir. Nous sommes sur le toit et regardons tous vers un endroit où nous avons entendu du bruit. Bertrand se retourne et constate que nous sommes observés par une lionne située à une centaine de mètre. Ça se sent qu’ils sont habitués à chasser…

Nous roulons ensuite à l’extérieur du parc en direction d’une cascade. Nous voilà donc au pied d’une belle cascade béninois. Nous nous baignons avec plaisir une fois le clip d’une jeune chanteuse béninoise tourné.

« Sur votre gauche, un chien » TA GUEULE


Le lendemain nous visitons les tatas fortifiés du peuple Somba. Ils vivent dans des mini-forteresses construites en banco. C’est un peuple de guerriers, les villages s’attaquaient très régulièrement à l’époque.


Satisfaits par notre voyage au Bénin, nous sommes de retour à Ouaga. Nous passons les derniers jours chez Cécile, coopérante DCC. Nous rencontrons ses amis ouagalais qui sont en train de laver la voiture d’un de leurs amis. Ils nous annoncent fièrement qu’ils vont peindre les roues de la voiture. Alors là, attention ! Je vous annonce la prochaine mode.

Si vous en avez marre d’avoir des pneus sales, pleins de terres. Vous pouvez prendre un joli pot de peinture noire et un petit pinceau. Il ne vous reste plus qu’à colorer le pneu. Après cela vous aurez la grande classe à circuler avec votre 205 aux pneus aussi noirs que le charbon. On peut imaginer une évolution avec des motifs genre étoiles mais le monde n’est pas encore prêt à mon avis…

Publié dans Vie au Burkina

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