Un week-end de chien
Ça fait un moment que je n’ai pas mis à jour ce blog alors je vais m’y atteler au mieux. J’ai quand même une bonne raison, enfin c’est à vous d’en juger. Pour vous donner cette dernière, il faut que je vous raconte un weekend qui s’est déroulé il y a deux semaines. Je vais le nommer : « un week-end de chien ».
Tout à commencer samedi après-midi. Après une semaine pleine de dur labeur, je profite de mon temps libre pour continuer à visiter la campagne alentour. Comme d’habitude, mon guide est Oscar. La mobylette est chaude, on prend la direction de la communauté de religieuses du Grand Séminaire. Ayant appris notre petit voyage, les sœurs nous confient un « colis » pour les religieuses du Petit Séminaire de Nasso. Sœur Marie-Loury sort de la maison avec un petit chiot dans sa main. Tellement content de prendre la route il bat de la queue frénétiquement et arrête pas de lui lécher la main. Le temps de faire quelques trous dans un vieux carton et me voilà à l’arrière de la mobylette avec un chiot sur les genoux. 30 minutes plus tard nous arrivons à Nasso, nous déposons le chiot chez les sœurs qui nous confient qu’elles vont l’élever pour en faire un chien de garde. Bye bye mon nouvel ami. Au Petit Séminaire, nous rencontrons un ancien élève (an dernier) du Grand Séminaire qui a été nommé ici en tant que professeur. Nous discutons un peu puis Oscar nous propose d’aller boire le dolo chez sa sœur au village de Nasso. Là-bas, je discute un peu plus avec le tout jeune prêtre qui me raconte que les temps sont durs pour les prêtres du diocèse de Bobo-Dioulasso. La région est très musulmane ainsi ils n’ont pas les jeunes n’ont pas d’argent et ne peuvent se payer des moyens de locomotion. Il est mal tombé, dans d’autres diocèses il aurait eu une moto dernier cri. Il me demande, gêné, si je peux l’aider. Je lui explique que j’en parlerai à mes connaissances (pour tout dons, veuillez me contacter !) mais que je doute que je puisse l’aider. Nous finissons le dolo en discutant des inégalités présentes au sein de l’Eglise au Burkina. Une possibilité pour moi de constater que je ne suis pas le seul à remarquer certaines choses anormales…
Oscar me ramène assez vite au Grand Séminaire car je devais passer la soirée au restaurant à Bobo avec les professeurs. Bonne soirée, pour résumer j’ai fait le plein de viande rouge, profiteroles au chocolat et guiness.
Le lendemain après-midi, je vais chez Oscar qui veut me présenter à sa famille. Je rencontre donc sa femme et ses trois enfants. Ils ont préparé un petit repas pour moi : du chien accompagné de tô. Alors bon, il faut savoir qu’ils mangent du chien quelques fois et Oscar veut m’en faire goûter pour que je lui dise ce que j’en pense. Avide de nouvelles expériences et gonflé d’un courage sans failles, je me sers un bon morceau et le déguste. Pour être tout à fait honnête, c’est bon. C’est à peu près pareil que du bœuf mais c’est quand même plus tendre. La sauce qui l’accompagnait était très épicée, j’adoucissais le tout en mangeant le tô qui était bien meilleur que celui servi au séminaire. Un petit verre d’eau pour faire passer le tout et nous allons discuter dans sa cour. Je lui remets l’interview, mise en page préalablement, que j’ai publié sur ce blog. Très heureux, il va l’afficher dans sa maison pour que sa femme et ses enfants le voient. Pendant que nous discutons, quelques villageois passent et je constate que je fais des progrès en dioula. Je peux dire « je vous salue », « ça va ? », « oui ». Très importants comme mots, quand nous nous promenons, Oscar le dit à tous les gens que l’ont croise. Je suis un peu gêné d’être assis là au milieu de sa cour car sa femme fait des allers-retours avec une énorme bassine d’eau sur la tête. Pendant ce temps, sa petite fille se promène toute nue en ne me lâchant pas du regard pour réagir au moindre faux mouvement de ma part. Elle est complètement terrorisée depuis que je suis là. Un homme blanc, on aura tout vu !
Après ce bon weekend, je me retrouve lundi complètement malade. Une semaine entière et quelques jours en plus à me vider.
Alors à vous de juger, soit c’est la viande rouge, les profiteroles et la guiness, soit c’est le chien, le tô et l’eau du village.
Roh les stéréotypes j’te jure…
Bonus :
Ici j’écoute RFI tous les jours et aujourd’hui un journaliste a lâché un lapsus digne des plus grands bêtisiers. Je vous laisse savourer : « … le nom de domaine sex.com va être vendu à la société gdfign, cette société est baisée à euh pardon (début de fou rire) est basée à New York… »